Les plantes dépolluantes pour le bureau

ergonomie-poste-travail.jpgLa pollution de l’air sur les lieux de travail n’est pas un thème nouveau. Cela constitue un aspect important de la santé au travail et, à ce titre, intéresse aussi l’ergonomie. En effet, les usines ou les industries européennes utilisant des polluants connus prennent, le plus souvent, les mesures de sécurité nécessaires pour éviter de contaminer l’air extérieur. Il est par contre moins fréquent d’entendre parler de pollution de l’air intérieur dans les bureaux administratifs, par exemple. Pourtant lorsqu’on se plaint de maux de tête, de fatigue, d’allergies ou d’asthme, on peut être quasiment sûr que ces troubles sont liés à la présence de molécules polluantes. Nous allons voir comment il est possible d’atténuer et de faire disparaître ces symptômes.

Comment ça marche ?

Le principe de la dépollution de l’air repose sur l’échange gazeux. Les polluants sont absorbés par les feuilles des plantes. Des micro-organismes vivant dans les racines convertissent les polluants en produits organiques qui servent alors à les nourrir. La plante émet ensuite de la vapeur d’eau par la « transpiration » et améliore ainsi le taux d’humidité dans la maison et le taux d’oxygène. Plus les plantes sont grosses, plus la surface de feuillage est importante et plus l’échange gazeux est important. Ce que font les plantes d’intérieur sur la qualité de l’air, les arbres des forêts le font aussi dans des proportions évidemment plus grandes. C’est pour cette raison qu’il est indispensable de les respecter.

Les plantes dépolluantes ont-elles un intérêt dans les bureaux ?

Dans les bureaux aménagés avec des plantes, les plaintes portant sur les maux de tête, la nervosité, les problèmes cardiaques et respiratoires tout comme les rhumes sont plus rares. La démonstration à venir a pour but de montrer les raisons que l’on peut avancer pour expliquer ce phénomène, et également la manière dont il est possible de tirer parti des avantages d’un bureau comportant des plantes. Les plantes ont une fonction régulatrice de l’atmosphère. Elles influencent l’humidité et améliorent la qualité de l’air en retirant le dioxyde de carbone, que l’on appelle aussi le gaz carbonique, et en dégageant de l’oxygène indispensable à la santé. Elles ont, en outre, un pouvoir fixateur de la poussière et des substances nocives.

La température de l’air devrait être basse, entre 20 et 22° quand la température extérieure est de 26° au maximum. L’humidité relative ne devrait pas descendre en dessous de 30%, même pendant les mois d’hiver où le chauffage peut abaisser le niveau d’humidité de l’air. Cet abaissement peut entraîner le dessèchement des membranes muqueuses des voies respiratoires supérieures et peut, à la longue, favoriser l’inflammation chronique des membranes. Le dessèchement de la peau et l’irritation des yeux en sont la conséquence. Un nez ou une gorge secs ont, en général, un effet négatif sur le bien-être mais entraîne aussi une mauvaise défense contre les bactéries et les virus. Cependant, il n’est pas non plus question d’avoir froid tout l’hiver sous prétexte de conserver le niveau d’humidité.

Comment utiliser les plantes de façon astucieuse ?

plantes_depolluantes_bureau.jpg En utilisant des plantes ayant des grands besoins en eau, comme les fougères, les ficus, les vignes à feuilles vertes ou les bananiers, le niveau d’humidité de l’air peut être augmenté de manière naturelle. L’humidité de l’air ne doit pas dépasser 65% car, dans certaines circonstances, cela entraînerait l’apparition de moisissures, elles aussi allergènes. La pièce doit être dépourvue de toute odeur ou parfum acide, ainsi que des substances toxiques contenues parfois dans les flacons de parfum d’intérieur. En règle générale, le niveau de dioxyde de carbone de l’air augmente en corrélation avec les odeurs peu appétissantes. Donc, plus il y a de gaz carbonique dans l’air, plus on est fatigué et amorphe. Il faut que la surface de feuillage d’une plante soit importante pour qu’elle puisse éliminer le gaz carbonique de manière efficace.

Choisir des plantes pour qu’elles filtrent l’air est une très bonne chose mais il faut leur apporter les soins nécessaires pour qu’elles soient en bonne santé et puissent remplir pleinement leur rôle. Dans la pratique, de bonnes conditions d’éclairage, une fertilisation sans produit chimique ni pesticide, un arrosage suffisant sans que les racines soient immergées et finissent par pourrir. Les pots doivent être munis d’un trou au fond qui permet de drainer l’excédent d’eau. On met une soucoupe sous le pot afin d’éviter les taches sur la moquette.

Cependant, les plantes ne sont pas appropriées pour servir de systèmes de filtre biologique de l’air dans le but de réduire les substances nocives à l’intérieur des pièces. Dans le cas d’une mauvaise qualité de l’air en raison de substances nocives comme la fumée de cigarette, les solvants et les produits imprégnant le bois, il vaut mieux avoir recours à d’autres méthodes pour les éliminer. Vous pouvez quand même aérer la pièce le plus possible, quitte à laisser la fenêtre ouverte en permanence, si la température extérieure le permet. L’inconvénient des plantes est qu’il faut en mettre beaucoup dans une pièce pour profiter de leur potentiel de désintoxication.

Les plantes, un moyen d’améliorer les conditions de travail au bureau

ergonomie-vegetal.jpgL’état de l’air dans un espace clos est un sujet de recherche depuis le début des années quatre-vingt, à l’époque où l’on s’est aperçu que l’air intérieur pouvait être aussi pollué que l’air extérieur. Dans les bureaux, l’introduction de quelques plantes est un moyen simple et rentable d’améliorer l’air ambiant pour tous.

Comme il n’est pas toujours possible d’investir dans un système de ventilation filtrant l’air et le purifiant, les plantes ont une valeur esthétique qui agit sur le moral. Elles donnent une sensation de bien-être et permettent de bonifier les prestations du personnel. Au cours de recherches menées dans des bureaux en Norvège, on s’est rendu compte que la présence des plantes purifiant l’atmosphère intérieure favorisait la diminution des problèmes de santé des personnes travaillant dans ces locaux. Ils ont affirmé que la présence des plantes donnait une impression accentuée de fraîcheur dans les bureaux en les rendant plus agréables et plus attrayants.

Quelques exemples de plantes à utiliser dans les bureaux

En règle générale, lorsque vous faites l’acquisition de plantes en pot dans votre jardinerie, renseignez-vous sur les caractéristiques de chacune d’entre elles car toutes ont des préférences sur la température des pièces, l’exposition à la lumière du jour ou le rythme des arrosages. Les plantes ne supportent que très rarement l’exposition au soleil direct, ce qui signifie que les rayons du soleil ne doivent pas les toucher directement. Pensez-y lorsque vous les placez dans votre bureau car une plante qui ne se porte pas bien ne peut pas remplir son rôle de purificatrice de l’air ambiant. En voici quelques-unes que l’on emploie très couramment :

  • L’azalée est une excellente éliminatrice de l’ammoniaque que l’on retrouve dans les dégraissants et dans certains produits de nettoyage des sols. Elle est idéale pour la cuisine ou les toilettes pour peu que la lumière soit suffisante. Le mieux est quand même d’utiliser des produits sans Javel, en raison de la forte odeur de celle-ci.
  • Le chrysanthème peut enfin sortir des cimetières. C’est une fleur très décorative qui absorbe le trichloréthylène, de substances utilisées dans les peintures et les solvants. On peut les placer dans les pièces qui viennent d’être repeintes, sans les enfermer complètement dans la pièce. Bien sûr, les peintures sans solvants sont les plus recommandées.
  • Le ficus benjamina est une plante verte sans fleurs qui neutralise le formaldéhyde, couramment appelé formol, qui se trouve généralement un peu partout dans la maison. On le retrouve dans les mousses d’isolation, la colle à moquette mais aussi dans les papiers d’emballages, les essuie-tout et les vêtements nettoyés à sec. Le ficus peut se mettre à peu près dans toutes les pièces de la maison, tant que la lumière du jour est suffisante.
  • Le chlorophytum est le champion de la dépollution intérieure. Il supprime le monoxyde de carbone et le formaldéhyde, rendant l’air des maisons plus respirable et aussi moins allergène. On peut le combiner avec les autres plantes d’intérieur.
  • Le philodendron qui est le meilleur absorbant du pentachlorophémol dit PCP présent dans les produits de traitement du bois. Le philodendron a un deuxième avantage si on le place dans une pièce sèche car, grâce à ses grandes feuilles, il dégage beaucoup de vapeur d’eau humidifiant ainsi l’air de la pièce.
  • Le cactus est idéal pour supprimer les effets nocifs des ondes électromagnétiques des écrans de télévisions ou d’ordinateurs. On peut donc le placer près des ordinateurs, de façon à ce qu’il ne gêne pas vos mouvements pendant que vous travaillez, car même lorsqu’il est de petite taille, le cactus possède des piquants très acérés.

En fait, nous sentons tous que les plantes, par leur effet décoratif, sont bonnes pour le moral et la santé en général, tout en embellissant nos intérieurs. Il suffit, pour s’en convaincre, d’aller dans une serre où l’on cultive une multitude de plantes avec et sans fleurs. On a l’impression que l’air est plus léger et plus frais. Alors, quand trouvera-t-on dans les grands magasins, les grands complexes commerciaux ou scolaires, des jardins d’intérieur pour notre santé et notre bien-être ?

Haut de page